Chronique d'un jeune généalogiste

Éloge de la sérendipité ou le hasard heureux

L'éloge de la sérendipité ou le hasard heureux

La sérendipité, un néologisme que j’adore. C’est tout simplement le fait de faire une découverte fortuite, une sorte de don pour faire des découvertes ! Lors de nos recherches, on fait souvent ce genre de découverte.

J’ai aujourd’hui envie de faire l’éloge de cette sérendipité. Il m’arrive, comme pour beaucoup d’entre nous, de partir faire des recherches au petit bonheur la chance dans des registres. Prenons l’exemple de Pierre Florent De RIOLS, mon sosa 176. J’ai appris par le mariage de son fils Mathieu qu’il était décédé en 1828 à Montpellier (Hérault), alors qu’il était originaire de Gaja-La-Selve (Aude) à 200 km de distance. Pourquoi ? Comment ? Un rapport avec son métier ? Ce n’était pas qu’un simple agriculteur, sa famille ayant perdu ses titres et avantages de noblesse avec la Révolution. La seule chose que je savais, c’est qu’il n’était pas dans les registres de 1828, ni 1827, ni 1829…

Acte de Mariage de Mathieu RIOLS et Julie RIVES - AD11 5E418/26 118/197

Un jour d’égarement sur Filae, je lance une recherche… sans succès. A Gaja, il est nommé Floran, un dérivé de Florent. En cherchant avec la version correcte, je fais une sacrée découverte. Florent RIOLS est décédé dans la maison centrale de Montpellier, c’est à dire en prison !! Sacré découverte. Je ne vous cache pas que j’aimerais connaître les raisons de ce séjour en prison.

Pour le moment, je n’ai aucune idée de recherches à effectuer. Si vous avez des idées, je suis preneur.

Acte de Décès de Florent RIOLS - AD34 3E177/349 17/285

Un autre cas de sérendipité ? Mes recherches pour boucler ma #MissionG7. A la recherche de l’acte de décès d’Etienne BLAYE et Marguerite MALATERRE, j’ouvre un registre à l’année 1909. En haut à droite, un acte avec la mention marginale « Enfant mort né de Jules De RIOLS ». Cet arrière petit fils de prisonnier (Florent De RIOLS cité au dessus) est clerc de notaire dans le village de Quarante. Une vie écourtée par une maladie à 36 ans. De son mariage avec Marie BLAYE né Paulette en 1910, mon arrière grand-mère, elle aussi décédé jeune à 33 ans, alors que ma grand-mère n’avait que 8 ans.

Découvrir une sœur, certes mort-né est une surprise pour moi, mais aussi pour ma grand-mère qui n’avait jamais entendu parler de cette histoire. Faut dire qu’à 8 ans, la famille de ma grand-mère se résume à son père, elle n’a connu aucun de ses grands-parents. C’est donc avec « joie » que je lui annonce cette découverte, totalement fortuite. Anecdote au passage, cet enfant est né 81 ans avant ma naissance…

Acte de Décès d'un enfant mort né de Jules De RIOLS - AM Quarante

Alors pourquoi faire encourager cette sérendipité ? Car on fait des découvertes ! Pour changer un quotidien, quand une branche devient moins intéressante, quand on a moins de temps ou simplement l’envie de tenter sa chance. Se balader dans les registres, ou se lancer à l’assaut de nouvelles sources comme le propose le Généathème du mois, c’est un succès assuré pour votre généalogie. A vous de tenter l’aventure sérendipite !

NB :  Après écriture de cet article, j’ai découvert en lisant un rencencement de 1876 de Quarante, l’arrivée d’une famille audoise parente. Une nouvelle piste à explorer!

5 Comments

  1. Sophie

    Belle découverte ! Tu peux commencer par les registres d’écrous aux AD http://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta508cd689f616c37d

    Tiens nous au courant de tes découvertes !

    • GénéaTom

      Merci beaucoup! Je ne manquerai pas de partager mes découvertes sur cet ancêtre! De nouvelles sources à explorer, sortir de sa zone de confort, pas facile mais j’espère trouver une réponse!

  2. Evelyne

    Quel plaisir de trouver des actes sans vraiment les chercher… Vive la sérendipité !

    Pour le décès, il faudrait peut-être voir dans la série U aux A.D, les procès verbaux des condamnations.
    Bonne soirée

  3. Arnaud Ruiz

    Bonjour,

    Pierre Florent de Riols est mon sosa 234. J’ai fait face au même problème et c’est aussi grace à l’indexation récente sur Filae que j’ai pu être débloqué.

    Lorsqu’il se marie en 1828, Joseph Riols, fils de Pierre et de Jeanne Rodière, déclare avec sa mère que leur père et époux est décédé à Montpellier le 24 janvier 1828. Ils précisent que l’acte est établit au nom de Florent Riols.
    La région de Montpellier était un haut lieu d’activité pour les familles verrières mais Pierre exerce au moins depuis la révolution le métier de cultivateur. Quelles raisons ont donc pu l’amener à 200 kilomètres de Gaja-la-Selve? Nous avons recherché son acte de décès mais n’en avons trouvé aucune trace dans les registres de l’Etat Civil de Montpellier et Villasavarry, où il aurait été transcrit, pour l’année 1828. La question de sa présence dans l’Héraut est restée en suspens deux ans.
    C’est l’indexation récente d’une grande partie de l’état civil qui nous a poussé à relancer les recherches. En quelques secondes la simple saisie de Florent Riols dans un moteur de recherche nous apprend qu’il est bien décédé à Montpellier mais le 24 janvier 1818, soit dix ans plus tôt. La lecture de l’acte confirme qu’il s’agit bien de notre gajanais, quadrisaïeul de Sylvette Auriol [ma grand-mère maternelle]. La déclaration du décès n’est pas faite par de la famille verrière établie dans la région comme notre imagination avait pu nous laisser présager, mais par des employés de la maison centrale de Montpellier. Pierre Riols est en effet décédé entre les murs de l’ancien couvent des ursulines reconverti treize ans plus tôt en « maison centrale » pour l’incarcération des prisonniers de l’Hérault, et des départements voisins, condamnés à de longues peines.
    Pierre Florent ayant déclaré la naissance de son dernier enfant en 1812, nous en avons déduit que sa condamnation était intervenue entre cette date, et son décès en 1818. Une recherche dans le répertoire des affaires criminelles et correctionnelles de l’Aude pour la période 1811-1844 (2 U 37) s’avéra cependant négative. Aucun Pierre Florent Riols ne fut condamné à cette période. C’est le services des Archives Départementales de l’Hérault qui nous a permit d’en apprendre plus en nous transmettant une copie du registre d’écrou de la maison centrale de Montpellier (2 Y 217). Les détails de la condamnation et de l’incarcération de Pierre Florent y sont relatés. Pierre Florent a été condamné le 15 brumaire de l’an VII (5 novembre 1798) à six ans d’emprisonnement, et deux heures d’exposition, pour vol de blé. Bien qu’il fut exposé au regard public 3 mois après sa condamnation, ce n’est que le 23 février 1816, soit dix sept ans plus tard, qu’un gendarme dénommé Boudou le conduit à la maison centrale de Montpellier. Il y décèdera le 24 janvier 1818 de cachexie, une forme de malnutrition.

    • GénéaTom

      Waouh merci beaucoup! Je vous contacte par mail pour plus de détails!

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