Chronique d'un jeune généalogiste

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Préparer l’avenir

Puisqu’il est encore possible de prendre des résolutions, je prépare mon année 2018. Cette année sera riche sur un plan professionnel, ce qui implique une forte diminution de mon temps disponible pour les recherches. A moi de trouver les solutions pour continuer à avancer !

Recherches

Terminé les heures passées derrière mon écran ou dans la salle de lecture des archives. Cette année il va falloir ruser et rationaliser son temps. Au programme, technique Pomodoro, technique mise en avant par Sophie Boudarel. Consacrer 15 à 30 minutes de temps en temps sur un sujet, un ancêtre, ma base de données.

Technique Pomodoro - matelem.fr

Du travail, on en a toujours. Tellement que je ne sais pas par où commencer. Je travaille beaucoup à l’envie. Depuis l’année dernière, en débutant l’arbre du côté de ma grand mère maternelle, je n’arrive pas à m’en sortir. Des ancêtres passionnants, des pistes (et du hors piste) qui se croisent et recroisent, du voyage en France, bref je me régale. Mes 3 autres branches sont jalouses, va falloir y remédier. La solution, découper l’année ! 

Janvier à Mars : Branche Briallart
Avril à Juin : Branche Cliche
Juillet à Septembre : Branche Lacombe
Octobre à Décembre : Branche Robert

Base de donnée

Prendre le temps du ménage. Même si ma généalogie est récente et bien organisée (de mon point de vue), un ménage s’impose. Reprendre mes sources en les complétant, mettre à jour et uniformiser mon modèle. En cherchant sur mon arbre Généanet, je me suis rendu compte que ma gestion des sources n’est pas agréable à lire. 

Des sources mal présentées

L’intégration des photos ! Il est temps de mettre une image sur des noms. Pour cela, je vais faire le tour de la famille pour compléter ma base de données ! Sans oublier l’intégration de mes nombreuses demandes (Mairie, Fil d’Ariane) que je n’ai pas encore mise dans mon logiciel.

Blog

Mon cher blog va devoir surmonter cette épreuve. S’il est clair que ma participation au #ChallengeAZ 2018 n’est pas à l’ordre du jour, il n’est pas de même pour les autres. Généathèmes, RDVAncestral, autant de rendez vous capable de me faire écrire. Les articles ne seront peut-être pas nombreux cette année, mais vous devriez me lire de temps en temps.

Je vous souhaite à tous une excellente année 2018, santé et bonheur à vous et vos proches, découvertes et partages pour votre généalogie.

#RDVAncestral – Jules Lacombe au coeur de la Bataille de Zillisheim

Après quelques semaines d’absence, me voici de retour pour ce RDVAncestral. Partons 103 ans en arrière, le 19 août 1914, vers 17h entre Zillisheim et Flaxlanden proche de Mulhouse rencontrer mon AAGP, Jules Emile Lacombe.

Alors que je remonte le 7ème bataillon du 296ème Régiment d’Infanterie, je me place dans les premières lignes, à côté de Jules, rythmant notre marche avec son tambour. Il me raconte sa mobilisation.

Il était dans les vignes de Quarante, petit village proche de Béziers dans l’Hérault quand il a appris la nouvelle. La France vient de déclarer la guerre à l’Allemagne. Le 3 aout, il est dirigé vers Béziers où vient d’être constitué le 296 Régiment d’Infanterie dont il fera parti. Il embarquera le 12 août en direction de Montbéliard, où le régiment entrera dans la 66ème Division de Réserve.

Bataille de Zillisheim-Flaxlanden 19 aout 1914

 

Les ordres sont tombés rapidement, direction Mulhouse. Après un cantonnement à Traubach le Haut le 18 août, il me dit qu’il marche depuis 5h, ce matin direction le Rhin. Les supérieurs sont formels, les Allemands ont fui l’Alsace. Sur des kilomètres, nous pouvons voir les colonnes par quatre composées de milliers de soldats. Au loin devant nous, on distingue les Dragons du 19ème qui partent en direction de Zillisheim, mais le pont est barricadé. Nous allons faire le tour avec la 22ème compagnie par le Nord et Brunstatt. Proche de la forêt, nous sommes surpris par un feu nourri de l’armée Allemande. A mes côtés, Jules qui menait le rythme avec son tambour est blessé au flanc par un tir de fusil. Il est alors amené au niveau de l’ambulance n°1 de la 66ème Division pour les premiers soins.

Forêt entre Flaxlanden et Zillisheim

Lisière du bois, lieu possible de sa blessure.

Alors qu’au loin nous entendons les tirs des fusils et les bruits des canons, nous allons avec Jules vers Zillisheim, un village au sud où vient d’être installé un hôpital de fortune. On se retrouve au petit séminaire avec 1 200 autres soldats français. Les pertes sont énormes pour cette première bataille. La canonnade durera une grande partie de la nuit.

Petit Séminaire de Zillisheim, hôpital de fortune en 1914.

Jules va souffrir jusqu’au 21 août, où il rendra son dernier souffle. Son certificat de décès est réalisé par François Blayac, officier d’administration de 2ème classe, gestionnaire de l’ambulance n°1 de la 66ème Division.

Stèle de la bataille de Zillishiem-Flaxlanden en hommage au 296 RI

Rarement cité dans les journaux de marche, ni dans aucun autre document sur cette bataille, je rends hommage à mon ancêtre Jules Emile Lacombe. Le 19 août 2015, j’ai été convié par la mairie de Zillisheim à la cérémonie d’hommage de cette bataille, où le 97ème Régiment d’Infanterie alpine subira d’énormes pertes. J’ai pu y réaliser quelques photos des lieux de la bataille et du lieu probable de sa blessure. Malheureusement, je n’ai pas pu accéder à un registre particulier tenu par le curé de la paroisse Flaxlanden, le père Peter. Ce dernier a mentionné les différents lieux de sépultures (en mentionnant parfois les noms) de 389 français et 33 allemands sans faire de différence. 

Souvenir de la Bataille de Zillisheim-Flaxlanden, le 19 aout 2015

#RDVAncestral: Quand Pierre Théodore Honoré Delamarre rencontre Louis Pasteur

Pour ma première participation à un RDVAncestral, partons revoir la rencontre entre Pierre Delamarre et Louis Pasteur.

Mai 1881, à Pouilly-le-Fort, hameau de Vert-Saint-Denis (Seine et Marne)

Les temps sont durs depuis quelques années… Une drôle de maladie ravage nos troupeaux de moutons. J’ai perdu des bêtes en quelques heures, prise de folie, elles se mettent à courir avant de tomber raide, la sang noir comme du charbon. Un scientifique au nom de Pasteur aurait trouvé un remède miracle. Je ne sais pas quoi penser car mon voisin vétérinaire, Hippolyte Rossignol, n’y croit guère. Comment en injectant un produit dans nos bêtes nous pourrions les sauver? Nous en avons discuté ensemble pendant des heures sans rien n’y comprendre. En février dernier, il lui a proposé de venir faire ses expériences en public, dans sa ferme, afin de mettre à jour la supercherie.

Le clos Pasteur à Pouilly le Fort .
Lieu de l’expérience sur la vaccination des moutons contre la maladie du charbon. © Institut Pasteur – Musée Pasteur

Alors ce matin, je vais aller faire un tour chez Hyppolyte Rossignol, qui m’a invité en tant qu’ancien maire de la commune et voisin. En me rendant à la ferme, j’ai croisé du beau monde! Mon successeur à la mairie Mr Breton Jean Baptiste, le préfet de Seine et Marne Mr Patinot, le sénateur et Président du Conseil Général Mr Foucher de Careil, le maire de Melun Mr Marc de Haut,  on parle même de la venue d’un journaliste anglais du Times! En arrivant devant la ferme de Mr Rossignol, je n’avais jamais vu autant de monde à Pouilly le Fort, nous sommes plusieurs centaines de personnes curieuses de voir cette expérience.

Le Baron de La Rochette, président de la Société d’Agriculture de Melun expose les conditions de l’expérience: « Mr Pasteur, nous mettons à votre disposition 60 moutons. Dix ne subiront aucun traitement, 25 seront vaccinés en deux fois à 12 jours d’intervalle. Après 12 nouveaux jours, nous inoculerons la souche virulente de la maladie aux 25 moutons et à 25 autres qui n’auront pas reçu de vaccin. Ensuite, nous observerons les résultats. »

La foule acclame, et se prépare à voir la première expérience de vaccination en grand public. Je me trouve à côté de Mr le maire, nous sommes dans les premiers rangs. S’avance alors un homme de 60 ans environ, portant un belle barbe blanche, lunette sur le nez, protégé d’un tablier en cuir, c’est Mr Pasteur. Avec lui, toute une équipe! Mr Chamberland, Mr Roux ses plus fidèles associés et tout un équipage portage des malles remplis de verreries. Pasteur installe une table pendant que Chamberland prépare les seringues de Pravaz. Les employés de Mr Rossignol attrapent les moutons. Les uns après les autres, on leur injecte un liquide soi-disant miracle. Beaucoup de monde rigole, comment sauver des bêtes en les empoissonnant? C’est absurde! A la fin de la journée, tout ce beau monde quitte Pouilly-le-Fort.

La vaccination des moutons, contre la maladie du charbon. © Institut Pasteur – Musée Pasteur

Vaccination anticharbonneuse. Expérience de Pouilly le Fort en 1881. © Institut Pasteur – Musée Pasteur

Durant les jours qui suivent, nous voyons régulièrement passer Mr Pasteur. Il vient vérifier l’état du troupeau. Le 17 mai, son équipe est revenu pour la seconde injection, et le 31 mai, il a été décidé d’injecter une souche très virulente à toutes les bêtes. Afin de rendre l’expérience plus comparative, ils ont injectés la souche en alternance entre les moutons non vaccinés et les moutons vaccinés. Mr Pasteur nous donne rendez vous le 2 juin pour les résultats.

Séance de vaccination anticharbonneuse dans un laboratoire. © Institut Pasteur – Musée Pasteur

2 Juin 1881, à Pouilly-le-Fort, hameau de Vert-Saint-Denis (Seine et Marne)

Ce 2 juin, tous les grands noms sont de retour. Mr Pasteur semble confiant, il va nous présenter les résultats: « Les 25 moutons vaccinés se portent à merveille. Sur les 25 moutons non vaccinés, nous avons 22 morts du charbon. » A ce moment là, on voit s’effondrer au fond de l’enclos 2 nouveaux moutons. Mr Chamberland s’exclame: « 24 à présent Mr Pasteur ». Il esquissa un léger sourire. « Tout à fait Charles et je pense que le dernier ne passera pas la journée. » Mr la Baron de La Rochette s’avance à la tribune: « Cher Pasteur, je pense que vous venez de trouver le remède à nos problèmes. Nous allons enfin pouvoir protéger nos troupeaux de la maladie noire! » C’est au tour de Mr Rossignol:  » Mr Pasteur, j’ai pu douter de vos expériences, mais les résultats sont bien là! Vous avez sauvé une partie de mon troupeau par la vaccination. » Une grande cérémonie s’en suivra, sans Mr Pasteur, reparti vers Paris pour rédiger son compte-rendu pour l’Académie des Sciences

Vaccination publique des moutons contre la maladie du charbon à Pouilly-le-Fort © Institut Pasteur – Musée Pasteur

En rentrant chez moi ce soir là, j’ai pu confier à ma femme Pauline que je venais de voir une des plus belles choses de vie. Un homme est capable de protéger nos moutons de la maladie du Charbon. Notre élevage pourra reprendre sans la peur de voir partir nos bêtes. Je ne connaissais pas ce Mr Pasteur, mais il me semble que c’est un génie.


D’après une histoire familiale validée par des sources généalogiques.

Sources: Compte-rendu de l’Académie des Sciences par Mr Pasteur sur son expérience à Pouilly-le-FortLouis Pasteur et Pouilly-le-Fort d’après l’Ecole de Pouilly,  La Vie de Louis Pasteur, Photos issus de la Photothèque Pasteur.

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