Chronique d'un jeune généalogiste

Catégorie : Branche Robert (Page 1 of 3)

Le rugby au coeur de ma généalogie

On m’a transmis dernièrement une copie d’un courrier ou d’un article de presse. Je ne connais pas l’auteur, ni le but du sujet, mais il parle de mes ancêtres! Une histoire réunissant 2 de mes passions, rugby et généalogie.

Rugby, passion du sud

S’il y a un sport que l’on connaît bien dans la région de Béziers, c’est le rugby. Sport de contact originaire d’Angleterre (dérivé d’un sport français, la soule), il a réussi à conquérir le sud de la France depuis la fin du 19è siècle. On se passionne pour ce sport, mélangeant habilement les différentes classes sociales et ravivant l’esprit de compétition entre villages.

Mes ancêtres n’étaient pas joueurs mais président du petit club du village. L’un à Cruzy, l’autre à Saint-Chinian, deux clubs rivaux dans les années 1945-50.

Cruzy - Saint Chinian, rivalité au rugby

Jean Lacombe, pharmacien de première classe, décrit comme un président paternaliste, proche des joueurs dont il n’hésite pas à réunir pour manger ensemble. 

Achille Robert, négociant en vin, est décrit comme une personne assez éclectique, n’ayant jamais touché un ballon de sa vie, ni même endossé un maillot. Connaissant très médiocrement les règles de ce sport, il fut pris dans sa quarantaine d’une passion aussi forte que subite pour le rugby. Il avait réussi dans les affaires, puisque « Dame fortune lui avait particulièrement souri pendant la guerre. » Il décide alors de créer un club dans son village, alors que les jeunes allaient dans le village voisin de Quarante.

Les deux se connaissent puisque Jean est originaire de Quarante, ils n’avaient aucune affinité, « le courant communicatif n’était jamais vraiment passé. » Les choses ne vont pas s’arranger…

Hiver 1946 : Match crucial

C’est lors d’un match d’hiver 46, crucial pour les deux équipes que commence la terrible affaire. Saint-Chinian reçoit Cruzy sur un terrain quasi gelé. Un match viril mais correct, qui voit la victoire de l’équipe de Saint-Chinian pouvant continuer le championnat. 

C’est dans la semaine qui suit que les choses vont déraper. Achille, en tant que président, porte réclamation auprès du comité du Languedoc. Un joueur de l’équipe adverse n’avait pas sa licence en règle. Le comité sanctionne Saint-Chinian, le match sera à rejouer sur terrain neutre. A l’annonce de la sanction, le président de Saint-Chinian, Jean Lacombe, n’avait qu’une idée en tête, « Casser la gueule à Achille ».

Match de rugby dans les années 1945

C’est sur le terrain de Sauclières, dans le temple de l’AS Béziers, que se rejouera le match, en ouverture de AS Béziers – Millau. L’arbitre est neutre, un narbonnais, Monsieur Escudié. Neutre? Pas vraiment puisqu’il semblerait que Mr Escudié soit propriétaire de wagon et citerne de transport, dont l’un de ses meilleurs clients est Achille Robert.

Tant bien que mal, le match est rejoué. Dès le début, le match est viril et engagé. Jean Galtié, joueur de Saint-Chinian bouscule légèrement un Cruzyate. L’arbitre n’hésite pas et exclut le joueur en lui disant « Joue pas au con, je sais que tu sors de tôle ». (NB: à cette époque, pas de carton jaune ou rouge, un joueur exclut l’est définitivement). L’équipe de Saint-Chinian ne comprend pas pourquoi ! 

Mais il semblerait qu’il existe une réponse. Achille aurait expliqué à son ami arbitre, Mr Escudié, qu’un joueur de l’équipe adverse, particulièrement bon, avait eu une convocation à la gendarmerie de Béziers. Et que s’il pouvait faire quelques chose….. Achille lui donne une simple information, « il est grand et frisé, facile à reconnaitre ». Sauf que Mr Escudié fait erreur ! Ce n’est pas Galtié, bien que grand et frisé, mais Alban, ce terrible seconde ligne.

Je vous laisse imaginer la suite, les esprits s’échauffent, le public prend parti, « la boite à gifles est ouverte », le match est arrêté par l’arbitre. Cruzy remporte alors le match si important. Les joueurs s’étant battu son convoqué est radié à vie du rugby, Saint-Chinian exclut du championnat pour l’année et l’année à venir, une catastrophe.

 

happy end

Achille, peut être pris de remords, ira jusqu’à défendre les joueurs suspendus à vie à Paris devant la Fédération Française de Rugby. Ils seront blanchis et requalifier pour la suite. Et avec Jean, président du club de Saint-Chinian, comment l’affaire se termine?

Vue sur la famille des 2 présidents

L’histoire finit également plutôt bien puisque des années après, le fils de Achille épousera la fille de Jean. L’article précise « D’ailleurs, le fils d’un président des deux clubs n’avait-il pas épousé la fille du président de l’autre équipe ! Et cela avait donné un ménage heureux et prospère! ».

Sacrés personnages ces deux-là!

Généathème : Mon plus grand souvenir généalogique de l’année

Quand je me remémore cette année, il y a un souvenir majeur qui restera graver dans ma mémoire. Il s’agit d’un acte, un simple acte BMS mais pas banal. Ce n’est pas un acte que je cherchais depuis des mois/années, mais juste un qui venait conclure une histoire.

Le lieu n’est pas non plus anodin  puisqu’il s’agit de mon village. Capestang, ce bourg de l’Hérault, à la frontière avec l’Aude. Riche village exploitant le sel de l’étang (d’où son nom « Lou cap de l’estang ») jusqu’au XVIème siècle. Puis le Canal du Midi a ouvert la voie d’une nouvelle source économique, l’agriculture dont la viticulture. C’est d’ailleurs la viticulture qui a permis à mon arrière grand-père, Achille ROBERT, négociant en vin, d’acheter un domaine pour développer ses affaires. 

Pont de pierre sur le Canal du Midi à Capestang

Une date, le 29 juillet, jour de la Sainte Marthe. L’acte est rédigé dans la collégiale Saint Etienne, un édifice dominant le village. Ouvrage gothique majeur, probablement du même maitre d’oeuvre que la Cathédrale de Narbonne. Sa particularité : elle n’est pas terminée. Surement à cause des coûts et de la peste qui a sévis dans la région.

Collegiale Saint Etienne de Capestang

Une profession, pharmacien. Faut dire que les protagonistes se sont rencontré sur les bancs de la faculté. Le hasard fait qu’ils ont tous les deux un arrière grand-père pharmacien. L’un à Paris, l’autre à Saint-Chinian.

Deux familles réunis, beaucoup d’amis et de proches pour célébrer cette union. Une belle fête et de belles images en tête.

Vous l’aurez compris, mon plus beau souvenir est un acte de mariage du 29 juillet de cette année. L’acte d’union avec ma femme, venant ouvrir une nouvelle page de ma vie.

Cérémonie de mariage

Dans les pas de mes ancêtres – Hameau des Fargoussières Quarante

Nouvelle destination dans les pas de mes ancêtres, le hameau des Fargousssières dans la commune de Quarante. J’ai toujours entendu parler de ce hameau dans la famille. Du côté de mes grands-parents paternels, on y retrouve une partie de la famille PETIT. Sûrement un cousinage à rechercher vu la taille du hameau. Aujourd’hui, seule une quinzaine de familles résident encore sur place. Pour s’y rendre, il faut passer par Quarante ou Cruzy.

Hameau des Fargoussières

Entre pinèdes et garrigues, on comprend vite que l’activité principale du hameau est la viticulture. Il ne reste aujourd’hui que deux familles de viticulteurs, mais le hameau en comptait une quinzaine au début du siècle dernier. Quelques brebis et chèvres devaient compléter le tableau afin de rendre en partie autonome les Fargoussières. Tout autour, on retrouve quelques métairies et bergeries dont il ne reste presque rien.

Vieille bâtisse sur la route des Fargoussières

Mon idée première dans la visite de ce hameau est de comprendre sa localisation, et le mode de vie de ses résidents. Pour guide, rien de tel que d’être accompagné de mes grands-parents. Sur le chemin, anecdote sur la balade du dimanche de Papi Jean (le père de ma grand-mère) où il pouvait voir par beau temps la mer, les Pyrénées et les deux villes (Béziers et Narbonne). En arrivant dans le hameau, nous sommes tombés sur un résidant. Il nous raconte la vie du hameau et on lui explique nos origines.

Maison des Fargoussières

On parle d’une croix qui a été déplacée par Mr PETIT afin d’éviter d’être abîmé lors des travaux. Mon grand-père se souvient de ce Mr PETIT, il venait rendre visite à sa mère et on le présentait comme cousin. Mr PETIT étant décédé, arrive au même moment sa fille. Nous avons pu échanger sur des histoires locales, les propriétés voisines et la vie du hameau.

Juste avant de partir, ma grand-mère se présente, puisque son père est originaire du village de Quarante. Elle explique que son père possédait une maison qu’il avait obtenu de sa mère, qui l’avait elle-même eue en héritage d’un ami de famille sans descendance. Comme le hasard fait bien les choses, il s’avère que notre guide du jour est l’actuel propriétaire de cette maison. Nous en faisons en rapide tour, mais nous ne voulons pas déranger. 

Croix de Juillet à Quarante (entre les Fargoussières et Fontanche)

La visite continue avec les croix des écarts du village et notamment la Croix de Juillet. Ma grand-mère venait dans sa jeunesse en procession pour demander la pluie pour les cultures. Pour elle, cette croix était proche du village, ce qui n’est pas du tout le cas. On se retrouve à cinq kilomètres de la place du village, au milieu des vignes. Elle reconnaît la croix, caractérisé par un croissant remplaçant l’ancienne Rose-Croix en pierre détruite vers 1919. La visite prend fin par un petit tour de Quarante, mais on ira dans les pas des mes ancêtres plus tard.

Dans les pas de mes ancêtres – l’Église du Trou de Saint-Jean-de-Minervois

Si j’ai une chance en tant que généalogiste amateur, c’est que la moitié de mes ancêtres a vécu dans des lieux proches de mon domicile actuel. En effet, ma branche paternelle est quasi exclusivement originaire de l’Hérault, Aude et Tarn. J’ai donc la possibilité de me rendre sur leurs lieux de vie, marcher dans les pas de mes ancêtres.

Comme première, nous allons nous rendre à Saint-Jean-de-Minervois, une commune bien connue pour son muscat doux. Ce petit village est très récent puisqu’il a pris son indépendance par rapport à Pardailhan, en 1908, en devenant Saint-Jean-de-Pardailhan puis de-Minvervois afin de promouvoir son vin.

Saint Jean de Minervois

Ma lignée paternelle, la famille ROBERT est originaire du minervois et plus précisément d’un hameau audois enclavé dans l’Hérault, la Roueyre. Mais au XVIIè, nos ancêtres ne connaissaient pas encore ce partage napoléonien. On vivait en fonction des paroisses et des seigneuries. A la Roueyre, on est rattaché à Bize Minervois ou Bizan, un village plus bas dans la vallée où coule la Cesse. Pourtant, il existe une paroisse plus proche géographiquement, Saint Jean de Dieuvalle sur la commune de Pardailhan. Rien d’étonnant de voir des alliances se faire plus souvent avec des paroissiens de Pardailhan que de Bize.

Hameau de la Rouyere (Bize est sur la carte au Sud)

Cette paroisse est localisée entre les hameaux de Gimios et Barroubio, dans un canyon ou trou, d’où son autre nom, l’Eglise du Trou. Afin de s’y rendre, il suffit de prendre un chemin toujours existant, longeant le ruisseau de Valien. Ce chemin est chargé d’histoire. Il y a deux cents ans, on peut imaginer les paroissiens se rendre à la messe du dimanche. Le chemin n’est pas facile, les rocailles sont coupantes et glissent sous nos  pieds. J’imagine par temps de pluie…

Descente vers le Canyon de Dieuvalle

Certains chemins se croisent, on remarque des murets de pierre faits par la main de l’homme pour contenir les crues hivernales. La forêt est dense, le ruisseau est à sec en cette période. Puis au loin on aperçoit un bâtiment. Nous y sommes, l’église est toujours là! Elle n’est plus (ou peu) utilisée, on peut y rentrer sans problème, mais il ne reste que l’autel et les peintures murales. Juxtaposant le bâtiment, un cimetière où je m’empresse de prendre en photos les tombes encore existantes.

Église du Trou et le Cimetière.

Les pierres tombales ne sont pas toutes lisibles, présentes, ou debout. On retrouve les noms du coin, MIQUEL, COUGNENC, un soldat Mort Pour la France en 1915. Les plus vieilles tombes datent de la seconde moitié du 19è.

Pierres tombales du Cimetière de Saint Jean de Dieuvalle

À cette époque, mes ancêtres ont migré vers la plaine, mais des cousins sont toujours sur place. Nul doute que c’est dans ce cimetière que ROUBERT André, mon SOSA à la 11è génération, a été enterré en 1694. 

Mort de ROUBERT André, inhumé à Saint Jean de Dieuvalle en 1694 – 1MIEC193/1 folio 14/95

Ici, on vit de l’élevage et de la vigne. Entouré par le massif du Caroux-Espinouse d’un côté et les premières hauteurs de Bize-Minervois, on se situe sur un plateau au sol calcaire blanchâtre, à 200-300m d’altitude. Mais le temps n’est pas toujours clément, les orages d’hivers peuvent faire beaucoup de dégâts. C’est sûrement pour cela que mes ancêtres ont préféré descendre plus bas dans la plaine.

Vignoble de Barroubio à Saint Jean de Minervois

Il ne reste plus qu’à trier mes photos et à vérifier leur présence sur le projet Sauvons nos tombes de Généanet. J’ai marché dans les pas de mes ancêtres.

#ChallengeAZ : Y comme xY, dernier mariage de ma ligne agnatique

Comme beaucoup de débutant, ma lignée agnatique a été la première étudiée. Mais ce n’est pas la plus facile! Les actes ne sont pas toujours évident comme l’acte de mariage de Jacques ROUBERT et Marie VENES. Le dernier mariage de cette lignée est celui de André ROUBERT et Marie DONNADIEU à Pardailhan, commune proche de Bize-Minervois. C’est un grand classique dans cette branche, résidence dans l’Aude mais mariage dans l’Hérault!

Famille ROBERT de Bize-Minervois

C’est le 3 février 1655, qu’en l’église Notre Dame de Pardailhan André et Marie se sont dit oui. Les parents des deux familles sont cités. On retrouve Olivier et Catherine PICON(NE) pour les ROUBERT, Jean et Cécile JEAN coté DONNADIEU.

Mariage de André ROUBERT et Marie DONNADIEU – AD34 1MiEC193/1 27/95

Mariage de André ROUBERT et Marie DONNADIEU – AD34 1MiEC193/1 27/95

Pour remonter plus loin, il faudra mettre son nez dans les archives notariales, mais coté Hérault ou Aude? 

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