Si j’ai une chance en tant que généalogiste amateur, c’est que la moitié de mes ancêtres a vécu dans des lieux proches de mon domicile actuel. En effet, ma branche paternelle est quasi exclusivement originaire de l’Hérault, Aude et Tarn. J’ai donc la possibilité de me rendre sur leurs lieux de vie, marcher dans les pas de mes ancêtres.
Comme première, nous allons nous rendre à Saint-Jean-de-Minervois, une commune bien connue pour son muscat doux. Ce petit village est très récent puisqu’il a pris son indépendance par rapport à Pardailhan, en 1908, en devenant Saint-Jean-de-Pardailhan puis de-Minvervois afin de promouvoir son vin.
Ma lignée paternelle, la famille ROBERT est originaire du minervois et plus précisément d’un hameau audois enclavé dans l’Hérault, la Roueyre. Mais au XVIIè, nos ancêtres ne connaissaient pas encore ce partage napoléonien. On vivait en fonction des paroisses et des seigneuries. A la Roueyre, on est rattaché à Bize Minervois ou Bizan, un village plus bas dans la vallée où coule la Cesse. Pourtant, il existe une paroisse plus proche géographiquement, Saint Jean de Dieuvalle sur la commune de Pardailhan. Rien d’étonnant de voir des alliances se faire plus souvent avec des paroissiens de Pardailhan que de Bize.
Cette paroisse est localisée entre les hameaux de Gimios et Barroubio, dans un canyon ou trou, d’où son autre nom, l’Eglise du Trou. Afin de s’y rendre, il suffit de prendre un chemin toujours existant, longeant le ruisseau de Valien. Ce chemin est chargé d’histoire. Il y a deux cents ans, on peut imaginer les paroissiens se rendre à la messe du dimanche. Le chemin n’est pas facile, les rocailles sont coupantes et glissent sous nos pieds. J’imagine par temps de pluie…
Certains chemins se croisent, on remarque des murets de pierre faits par la main de l’homme pour contenir les crues hivernales. La forêt est dense, le ruisseau est à sec en cette période. Puis au loin on aperçoit un bâtiment. Nous y sommes, l’église est toujours là! Elle n’est plus (ou peu) utilisée, on peut y rentrer sans problème, mais il ne reste que l’autel et les peintures murales. Juxtaposant le bâtiment, un cimetière où je m’empresse de prendre en photos les tombes encore existantes.
Les pierres tombales ne sont pas toutes lisibles, présentes, ou debout. On retrouve les noms du coin, MIQUEL, COUGNENC, un soldat Mort Pour la France en 1915. Les plus vieilles tombes datent de la seconde moitié du 19è.
À cette époque, mes ancêtres ont migré vers la plaine, mais des cousins sont toujours sur place. Nul doute que c’est dans ce cimetière que ROUBERT André, mon SOSA à la 11è génération, a été enterré en 1694.
Ici, on vit de l’élevage et de la vigne. Entouré par le massif du Caroux-Espinouse d’un côté et les premières hauteurs de Bize-Minervois, on se situe sur un plateau au sol calcaire blanchâtre, à 200-300m d’altitude. Mais le temps n’est pas toujours clément, les orages d’hivers peuvent faire beaucoup de dégâts. C’est sûrement pour cela que mes ancêtres ont préféré descendre plus bas dans la plaine.
Il ne reste plus qu’à trier mes photos et à vérifier leur présence sur le projet Sauvons nos tombes de Généanet. J’ai marché dans les pas de mes ancêtres.
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